TPE-IVG-Melissa-Claire

TPE-IVG-2011

Samedi 22 janvier 2011 à 0:35

Cette partie va maintenant traiter des multiples raisons de recours à l'interruption volontaire de grossesse.

Samedi 22 janvier 2011 à 0:33

L’analyse des causes d’IVG fait apparaître des taux d’échecs non négligeables de la contraception. Les données de l’enquête COCON permettent d’éclairer le paradoxe contraceptif français, à savoir la relative stabilité du recours à l’IVG dans un contexte de diffusion massive des méthodes médicalisées de contraception, dont l’efficacité est très élevée, sans comparaison avec celle des méthodes dites naturelles.
On a ainsi montré que les échecs de contraception restent fréquents : aujourd’hui encore une grossesse sur trois est qualifiée de « non prévue » (contre près d’une sur deux en 1975), qui donnera lieu, dans 60% des cas, à une IVG. Deux grossesses non prévues sur trois surviennent chez des femmes qui déclarent utiliser une contraception au moment de la survenue de ladite grossesse.
Cette couverture contraceptive reposait dans près de la moitié des cas sur une méthode de contraception médicalisée présentant une efficacité théorique très élevée (pilule ou stérilet) ce qui ne manque pas d’interroger.

Ces données traduisent les difficultés que les femmes rencontrent dans la gestion quotidienne de leur pratique contraceptive, difficultés qui se traduisent par des écarts fréquents d’observance ainsi que par des arrêts ou changements contraceptifs. L’étude des trajectoires contraceptives des femmes ayant recours à une IVG montre que la moitié d’entre elles avaient changé de contraception dans les 6 mois précédant l’échec.
L’examen (à partir des demandes d’IVG) des causes d’échec contraceptif fait apparaître des mauvaises utilisations, des arrêts pour des raisons diverses (effets indésirables, interruption de la relation, coût excessif ou rupture de stock), et des oublis. L’oubli de pilule constitue un phénomène fréquent : selon une étude action lancée sur 3 départements, 92% des utilisatrices de contraception orale avaient oublié de prendre leur pilule entre 1 et 5 fois dans les 6 mois précédents. D’autres études confirment l’importance du phénomène.

Samedi 22 janvier 2011 à 0:29

Il y a plusieurs raisons qui pourraient expliquer pourquoi le taux d'IVG ne diminue pas.
Comme nous pouvons le constater avec ces statistiques, le nombre d'IVG chez les jeunes est assez important avec 10 IVG sur 1000 femmes entre 15 et 17 ans, et de 27 pour 1000 femmes âgées de 20 à 24 ans.

Mais comment expliquer ce phénomène?
Pour commencer les jeunes (compris entre 15 et 24 ans) associent la plupart du temps l'alcool à la fête, le symbole par excellence de la rupture avec le quotidien. Résultat : les ivresses ont augmenté en fréquence et concernent plus de jeunes qu'auparavant. D'après un sondage établi en décembre 1999, 16% des jeunes s'étaient saoulés au cours du dernier mois. Un sur six, c'est beaucoup. Et parmi eux, 54% ont été ivres plus de deux fois. Pour un jeune sur dix, s'enivrer est en train de devenir une habitude ou presque....
Chaque année, les jeunes paient un lourd tribut à l’alcool. Accidents de la route, comportements violents, rapports non protégés, échec scolaire sont souvent la conséquence d’un verre de trop. Surtout pour les jeunes filles pour lesquelles les conséquences sont parfois lourdes à assumer en l'occurence la venue d'une grossesse non prévue.

En effet, nous avons constater que beaucoup de rapports non protégés chez les jeunes se font lors de soirées un peu trop arrosées...Des soirées qui se déroulent pour la plupart le samedi soir, ce qui pose donc un gros problème pour la prise de la pilule du lendemain (cf : article I-a : Evolution de la pratique contraceptive) car, comme nous le savons, la pharmacie est fermée le dimanche. De surcroît, la consommation d'alcool abusive qui entraine des vomissements, a aussi une répercussion sur la jeune fille sous contraception orale. Effectivement lors du rejet, la pilule n'étant pas totalement dissoute, ses effets sont annulés. Et le plus souvent la jeune femme étant ivre elle ne reprend pas un comprimé de suite.
En interrogeant les jeunes sur les conséquences liées à la consommation d’alcool, ils ont appris que les garçons qui buvaient éprouvent souvent plus de difficultés dans leurs relations avec leurs parents, dans leurs relations amoureuses ainsi qu’à l’école et vont même jusqu’à se battre. Les filles, de leur côté, affirment que leur consommation d’alcool les entraîne à se disputer avec leurs ami(e)s ou à poser des gestes qu’elles regretteront par la suite (mais, chez les deux sexes, on affirme s’être retrouvé dans une situation à caractère sexuel regrettable après avoir bu).

Samedi 22 janvier 2011 à 0:22

Les hommes d'église sont contre l'acte de l'avortement comme nous pouvons le constaté avec le Discours du Pape Jean Paul II :
« Très chers médecins catholiques, vous savez bien que votre mission incontournable est de défendre, de promouvoir et d'aimer la vie de chaque être humain, de son début à son déclin naturel. Aujourd'hui, malheureusement, nous vivons dans une société dans laquelle domine souvent une culture favorable à l'avortement, qui conduit à la violation du droit fondamental à la vie de l'enfant conçu, et une conception de l'autonomie humaine, qui s'exprime dans la revendication de l'euthanasie comme auto-libération d'une situation qui est devenue, pour une raison ou une autre, pénible. Vous savez qu'il n'est jamais licite pour le catholique de devenir le complice d'un présumé droit à l'avortement ou à l'euthanasie. La législation favorable à de tels crimes, étant intrinsèquement immorale, ne peut constituer un impératif moral pour le médecin,qui aura le droit de recourir à l'objection de conscience »

Cette pratique qualifié de «meurtre» par le clergé est tout de même très pratiquée durant ce siècle. Mais nous pouvons expliqué ce phénomène par le recul des pratiques religieuses. En effet, on assiste à cette tendance dès le XIX°ème siècle avec la déchristianisation et la laïcité des sociétés. De 1965 à 2000, l'ensemble de la pratique religieuse est assez conséquent, elle baisse .
Dans les années 2000 on comptait 15% alors qu'en 1965 on comptabilisait 35%. Effectivement, la pratique religieuse ne cesse de s'effondrer.

Dans la deuxième moitié du XIX°ème siècle un discours urbain dominant considère l'abandon de la religion comme un signe de progrès et une voie d'émancipation des individus.
Malgré les efforts de l' Église pour regagner ces croyants la baisse des pratiquants ne cesse de s'amplifier.

Donc, la religion a très peu d'influence sur la vie quotidienne des personnes, dès lors les femmes ne se soucient plus de ce « pêché» . Elles font de plus en plus le choix d'avorter en cas de grossesse non prévue qu'avant : elles n'ont pas les mêmes convictions qu'auparavant.

Samedi 22 janvier 2011 à 0:14

Le statut matrimonial de la femme est un déterminant important de l'avortement. En effet, les femmes célibataires avortent plus que celles qui sont mariées, divorcées ou veuves. Cela s'explique davantage par le fait qu'elles ne veulent pas encore d'enfants car les grossesses hors mariages sont parfois mal acceptées dans certaines familles et sociétés ; ou parce qu'elles sont encore à l'école et ne veulent pas interrompre les études. Les mariées quant à elle avortent soit parce qu'elles ne veulent plus d'enfants ou pour espacer leurs naissances. Cette pratique peut en outre intervenir chez ces dernières à la suite d'une grossesse extra conjugale. Les femmes mariées ont déclaré dans leur majorité avoir avorté par oppression de l'entourage (55%), puis pour des raisons économiques dont le manque de moyens financiers (33,3%) et par contraintes professionnelles (4,5%). Les divorcées et les veuves le pratiquent, parce qu'elles ne se sont pas remariées ou qu'elles ne disposent pas de moyens financiers pour assumer la charge d'un enfant supplémentaire.

Cette série statistique ne fait que refléter l'évolution des moeurs matrimoniales et des naissances hors-mariage dans l'ensemble de la société et ne présente de ce fait qu'un intérêt limité au sujet de l'avortement en tant que tel.
Beaucoup de femmes célibataires qui ont recours à une IVG pratique un « vagabondage sexuel » : on connait tous des jeunes qui parfois ne comptent plus leurs partenaires ou leurs conquêtes. Il ne s’agit même plus d’avoir quelqu’un avec qui vivre pendant l’année universitaire. Dans les cas extrêmes cela relève du Donjuanisme.

Pour des raisons variées et souvent complexes, il arrive que telle ou telle se sente le besoin de vérifier sa virilité ou sa capacité de séduction dans des relations sexuelles. Il peut s’agir de se venger des hommes ou des femmes lorsqu’on a été trompé(e) et déçu(e) ; on peut être victime de la peur face à l’excès du devoir de réussite en matière de relations sexuelles… Tout cela de manière plus ou moins inconsciente bien sûr.

Ainsi, nous pouvons voir que le taux de femmes célibataires qui avortent (depuis 1976) ne fait qu'augmenter au fil des années et qu'il atteint environ 50% des femmes avortant en 2002.Un taux très élevé et qui ne cesse de croître...On peut clairement constater que ces femmes ont peur de faire face à cet «épreuve» (disent-elles) car « il serait difficile d'assumer la responsabilité d'un enfant seule »...nous avons là un exemple type de ce que pense une femme célibataire, pensant qu'elle ne peut pas surmonter cette « épreuve » et qui décide donc de s'orienter vers une interruption volontaire de grossesse.

Nous pouvons voir aussi dans ces statistiques un taux quand même assez haut des femmes mariées qui décident d'avoir recours à un avortement. Les motifs sont très variés et parfois difficilement compréhensibles : souvent le couple n’est pas encore clairement fixé comme tel, ou alors il est instable, ou brisé, ou sujet à des infidélités, la formation n’est pas encore achevée, un avenir financièrement incertain, la peur de devenir mère célibataire, la peur de dépendre de la famille (grands-parents) et autre..
Quant aux autres cas (femmes divorcées ou séparées...) on remarque que les taux sont tout de même assez stables et pas très élevés.

<< Page précédente | 1 | 2 | 3 | Page suivante >>

Créer un podcast